L’été approche. Les températures montent, les nuits deviennent moites, et comme chaque année, la même réflexion revient : “Il faut vraiment qu’on trouve une solution !” Parce que bon, passer ses soirées à tenter d’attraper un courant d’air en laissant toutes les fenêtres grandes ouvertes, c’est mignon, mais ça ne rafraîchit pas grand-chose.

Le problème, c’est que tout le monde ne peut pas installer une climatisation classique. Dans les immeubles haussmanniens, pas question d’accrocher un bloc extérieur sur la façade. Lorsqu’on vit en copropriété, chaque demande est susceptible de déclencher une guerre digne d’un conseil municipal. Et pour celles et ceux qui ne sont pas propriétaires de leur logement, inutile d’en parler : obtenir l’autorisation de percer un mur, c’est à peu près aussi simple que négocier une augmentation salariale en plein plan de restructuration.

Alors, la climatisation sans unité extérieure, est-ce une solution viable ou un simple gadget ? Nous allons essayer d’aborder tous les aspects de la question en toute transparence.

Quel est l’intérêt d’une clim sans unité extérieure ?

En ville, il suffit de lever la tête pour voir les contraintes : les bâtiments historiques, les règlements de copropriété stricts, et ce bon vieux respect des façades “intactes” qui empêche toute installation visible.

Et puis, il y a l’éternelle histoire du voisinage. Tout le monde connaît quelqu’un qui a reçu un mot glissé sous sa porte, façon “Cher voisin, votre climatisation nous empêche de dormir. Merci d’y remédier.” Avec un smiley passif-agressif pour faire bonne mesure.

Sans parler de l’espace. Dans un petit studio parisien où chaque centimètre carré est optimisé, difficile de trouver où caser un bloc extérieur. Et pourtant, l’envie de fraîcheur est bien là. D’où l’intérêt des solutions alternatives.

Les options disponibles (et leurs réelles performances)

Il existe plusieurs alternatives à la climatisation classique, certaines plus convaincantes que d’autres. Tour d’horizon des candidats.

1.      La climatisation mobile : la facilité, mais avec des concessions

La climatisation mobile, c’est un peu le couteau suisse de la climatisation. Un seul appareil, qu’on branche et qui fonctionne immédiatement. Ça ressemble à la solution miracle… en théorie.

·        Parfait pour les locataires : pas besoin de percer, pas besoin de négocier avec le propriétaire.

·        Mobile ou fixe, selon les modèles : certains se déplacent d’une pièce à l’autre, d’autres s’installent sous une fenêtre.

·        Accessible en termes de prix : c’est généralement l’option la moins chère.

Mais…

• L’évacuation de l’air chaud reste un défi. Un tuyau doit passer par une fenêtre, ce qui oblige à la laisser entrouverte. Et autant dire qu’en pleine canicule, ça frôle l’absurde.
• Les performances sont limitées. Quand il fait vraiment chaud, ce type d’appareil rafraîchit plus qu’il ne refroidit.
• Le bruit peut être gênant. Un ami à Marseille en avait un l’été dernier. Il l’appelait son “dragster de salon” tant le moteur faisait de bruit.

Cette solution est idéale dans le cadre d’une solution temporaire, un usage ponctuel, ou en complément d’un bon ventilateur.

2.      La climatisation encastrable sans unité extérieure : le compromis intelligent (Uniquement climatiseur)

Un peu plus haut de gamme que la clim mobile, la clim encastrable ressemble à un radiateur et s’installe contre un mur extérieur. Pas d’unité visible dehors, juste deux grilles discrètes pour l’évacuation de l’air.

·        Invisible depuis l’extérieur : un vrai plus pour les façades protégées.

·        Moins bruyant que la clim mobile : pas totalement silencieux, mais nettement plus supportable.

·        Efficacité correcte : mieux qu’une clim mobile, même si on reste loin des performances d’un split.

Mais…

• Nécessite de percer le mur. En location, ce n’est pas gagné. En effet pour fonctionner correctement, la climatisation encastrable a besoin d’un échange continu d’air avec l’extérieur. Cela se fait par deux trous à percer dans le mur d’installation ce qui peut être une contrainte supplémentaire …
• Moins puissant qu’un climatiseur split classique. Il faudra peut-être accepter de ne pas descendre sous les 25°C en plein été.
• Le prix est plus élevé qu’une clim mobile, mais c’est aussi un investissement plus pérenne.

Cette solution est idéale pour celles et ceux qui veulent un système plus efficace et esthétique sans pour autant avoir besoin de modifier la façade.

3.      La pompe à chaleur air-air murale sans unité extérieure : l’option monobloc ++ pour du chaud et du froid

Ceux qui cherchent une solution plus durable peuvent se tourner vers une pompe à chaleur air-air réversible. En hiver, elle chauffe, et en été, elle rafraîchit.

·        Économique sur le long terme : meilleure efficacité énergétique qu’un simple climatiseur.

·        Un système deux-en-un : chauffage l’hiver, climatisation l’été.

·        Discret et silencieux : bien conçu, ce type d’appareil sait se faire oublier.

Mais…

• Un coût plus élevé à l’achat et à l’installation.
• L’efficacité du système dépend aussi de l’isolation du logement. Il est possible que dans immeuble mal isolé, il faille peut-être repenser d’abord la question thermique globale.
• L’installation demande parfois quelques adaptations techniques, même sans unité extérieure. Il faudra également percer le mur pour y installer deux petites grilles sur la face extérieure.

Cette solution est idéale pour celles et ceux qui cherchent une solution pérenne et qui veulent un confort thermique toute l’année.

4. La presque clim : l’option économique et écologique

Le climatiseur évaporatif, plus connu sous le nom de rafraîchisseur d’air, utilise un principe simple : l’évaporation de l’eau absorbe de la chaleur et rafraîchit l’air. Il aspire l’air chaud, le fait passer à travers un filtre humide et souffle un air plus frais.

·        Consommation électrique très faible : il ne fonctionne qu’avec un ventilateur et une pompe à eau.

·        Aucune installation nécessaire : il suffit de le poser et de remplir son réservoir d’eau.

·        Un air plus agréable : il humidifie légèrement l’air, ce qui évite la sensation d’air sec d’un climatiseur classique.

Mais…

• Rafraîchit plutôt que refroidit : il fait baisser la température ressentie, mais pas autant qu’une vraie clim.
• Cette solution est peu efficace en climat humide par exemple si l’air est déjà saturé d’humidité, son efficacité baisse considérablement
• Il est nécessaire que la pièce soit bien ventilée (une fenêtre entrouverte est recommandée) ce qui peut être paradoxal en pleine canicule.

Cette solution est idéale pour lorsqu’il fait très chaud ou pour ceux qui cherchent une solution abordable et écologique.

En définitive, est-ce une bonne alternative ?

Les systèmes sans unité extérieure ont leurs avantages, mais il faut savoir être juste dans l’analyse.

Lorsqu’il fait très chaud et particulièrement lors de fortes canicules, un split classique sera toujours plus efficace.

Si le bruit est un critère de choix pour vous : les modèles encastrables et les PAC sont plus silencieux, alors que les clims mobiles ont tendance à être bruyants.

Côté budget, il ne faut pas sous-estimer l’investissement. Une climatisation mobile est certainement plus abordable là où une PAC ou un modèle encastrable représente un coût plus conséquent.

Ce qu’il faut retenir avant de se décider

Pour qui ces solutions sont-elles adaptées ?

·        Celles et ceux qui vivent en copropriété stricte ou en centre-ville historique.

·        Ceux qui veulent un appareil discret et relativement efficace.

·        Les locataires qui cherchent une alternative sans installation lourde.

À éviter si…

·        L’objectif est de climatiser une maison entière.

·        Le besoin est urgent et le budget limité.

·        La priorité est un air très frais, même en cas de grosse chaleur.

Pour conclure : C’est un bon compromis, mais pas une révolution

Oui, la climatisation sans unité extérieure est une solution envisageable dans certains cas. Par contre, comme toute alternative, elle vient avec son lot de compromis. En effet, ceux qui veulent une température polaire en plein mois d’août risquent d’être déçus.

Votre choix doit être un compromis entre votre besoin, votre budget et vos contraintes liées au logement. Cependant, une chose est sûre : vous faites les choses dans le bon ordre en vous renseignant avant d’agir, sous peine de finir avec un appareil qui souffle tiède en plein été… et qui fait un bruit de réacteur d’avion.